(nous passerons sous silence l'absence prolongée d'article et le fait que Rox ne publie strictement rien sous prétexte que "sans appareil photo c'est pas possible")

Ce matin dès l'aube, Rox est reparti après un doux séjour pour retrouver sa piaule glaciale et autres réjouissances.

Si bien qu'il me fallait en ce vendredi midi, un repas qui soit hautement réconfortant mais qui ne nécessite pas d'aller se geler les miches dehors et qui n'inclue pas le mot soupe.

Un miracle a voulu que je tombe sur la recette de Pastasotto de Loukoum, alors que j'avais justement des oignons nouveaux désespérés au fond de mon frigo, une boîte de tomates séchées dont je ne sais que faire ET du basilic frais . (J'avais même le même paquet de De Ceccos qu'elle !).

J'ai donc pu, chose rare, suivre à la lettre la recette, sans avoir à faire de courses ni à improviser pour combler les lacunes de mes placards. (Notons que mes improvisations ne connaissent quasiment jamais d'issue heureuse).

Pour la recette je vous renvoie directement sur l'article de Loukoum qui a cette façon si agréable de rendre désirable n'importe quel plat.

Ce fut délicieux, réconfortant, bref, parfait.

J'espère trouver quelque chose d'aussi chouette à faire pour ce soir ! 

Mercredi soir

Hier soir donc. Hier soir, je n'ai réutilisé que le reste de mon oignon (vraiment gros cet oignon!) et me suis offert le luxe d'adapter une de mes recettes fétiches aux moyens du bords.

Initialement il s'agit d'une recette de gnocchis à la pancetta et au champignons avec une sauce au parmesan et du persil. N'ayant ni gnocchis, ni parmesan, ni persil, ni pancetta...Bref

SPÄTZLE AU PROSCIUTTO DI PARMA ET AUX CHAMPIGNONS DE PARIS

Les spätzle sont des pâtes (oui encore des pâtes) à base de farine, oeuf, sel et eau.
Je n'ai pas réussi à savoir si leur origine est alsacienne ou allemande, toujours est-il que dans cette région frontalière c'est vraisemblablement une spécialité.

Notons que dans mon mini-supermarché, il y a non seulement du bon saumon pas cher, mais également du jambon prosciutto, lui aussi bon marché et d'assez bonne qualité (en tout cas comparativement à celui que j'achetais au Carrefour à 6€ le petit paquet)..

La recette express: une poele, beaucoup de beurre (oui cette recette est 100% pas light), de l'oignon, des champignons émincés, des spätzle cuit 2 minutes à l'eau puis qui rejoignent leurs compagnons dans la poele, un peu de crème liquide (de soja en l'occurrence, je n'ai pas réussi à en trouver de normale..) (oui vraiment pas light).

(brrr...les spätzle ressemblent un peu à des vers..)

Résultat: Un peu décevant, les spätzles n'étaient pas très bonnes et le tout manquait de ...peps et de liant. (et de légumes!)

PS: J'ai omis de vous le dire, mais toutes les images sont cliquables pour une meilleure qualité! (Enfin, ça reste de la qualité téléphone portable...les moyens du bord je vous dis!)

Mercredi midi:

Hier midi donc.

Hier midi je me retrouvais avec le problème suivant: des aliments périssables dans mon frigo: des tomates (mauvaises), un reste de sauce Sacla (du weekend, pesto rosso), des boulettes de Frikadelle.

Je me suis dit qu'après tout il n'était pas absurde d'envisager une sauce tomate avec ses boulettes de viande pour accompagner de bonnes pennes De Cecco (unique produit de qualité vendu dans la région à ma connaissance) que j'ai, il faut le dire, cuites à la perfection.

Pour une sauce tomate restes-du-frigo-de-Rouky il faut: Une casserole, de l'oignon (toujours le même, il était vraiment gros je n'arrive jamais à l'utiliser en entier), de l'huile d'olive, des tomates (mauvaises) coupées en dés et leur jus, de la sauce Sacla Pesto Rosso et des boulettes de Frikadelle le tout ajouté au fur et à mesure dans cet ordre.

Résultat: assez bon mais légèrement écoeurant sur la fin...il faut dire que j'ai du mal avec les quantités pour une personne. Cela dit faire cuire les tomates permet d'oublier leur absence de saveur initiale, et c'est une bonne chose à savoir!

Mardi soir:

Mardi soir j'ai eu le plaisir de découvrir que mon ingénieuse et adorable personne avait préparé une soupe de courgette le midi-même avec les restes du repas précédent.

La soupe de courgette: Une casserole, des oignons et de l'ail revenus dans un peu de matière grasse, du sel, du poivre, des courgettes en rondelles (sans la peau parce que pas bio), de l'eau, du bouillon de légume, un mixeur plongeant.

J'ai accompagné ma soupe de petites tartines: pain Wasa (Knäckebrot en allemand, je ne saurais vous donner sa composition, c'est du pain qui croustille beaucoup..), beurre, saumon fumé et tomates.

Les tomates n'étant ni bio, ni de saison, ni mûres, étaient bien entendu infectes. Mais le reste était très convenable.

Mardi Midi:

Mardi Midi fut expérimental.
Le seul commerce que j'ai repéré qui soit à moins de 2h (attente du seul bus qui mène vers le centre-ville comprise) est d'une pauvreté absolue pour tout ce qui est des légumes. J'ai donc renoué avec mon vieux péché de la courgette (bien entendu rien n'est bio dans mon mini-supermarché, rien n'est trop de saison non plus).

Ne sachant pas trop quoi en faire, j'ai improvisé une recette pour le moins douteuse.

Des lasagnes saumon courgettes.

Rien de bien douteux me direz vous, sauf que ces lasagnes n'avaient des lasagnes que la pâte, que j'ai faite cuire à l'eau (à défaut d'avoir un four).
J'ai fait revenir pêle-même mes courgettes et de l'oignon avec de l'huile d'olive. J'ai rajouté au dernier moment et de façon très anarchique du saumon fumé (de qualité il faut l'admettre, c'est le seul vendu par mon mini-supermarché, mais il est bon et peu onéreux!) pour qu'il blanchisse un tout petit peu.

Puis j'ai monté ça comme j'ai pu avec les pâtes à lasagnes en espérant réussir à m'auto-illusionner.

Contre toute attente ce n'était pas mauvais. Un peu sec, mais les sauces ne sont vraiment pas mon fort.
En tout cas, ça m'a permis de manger un peu de légume.

Et c'est moi qui re-inaugure en partageant la première, sans crainte et la tête relevée (au point où j'en suis...), le contenu de mes assiettes de ces derniers jours.

Bilan: ce n'est pas tout à fait aussi dramatique que ma période ante-Rox, durant laquelle je me nourrissais de cordons-bleus Père Dodu, mais ce n'est pas beaucoup mieux et c'est surtout loin d'être aussi appétissant que tout ce que j'ai pu connaître cette année.
Pour ma défense, il convient de signaler que j'ai DEUX handicaps majeurs:
- je n'ai pas de four
- je n'ai pas de congélateur ( qui me servirait à conserver une partie de mes produits/plats, notons que l'Allemagne n'offre pas de denrées surgelées satisfaisantes, à moins d'avoir une affection particulière pour les sacs de 10 kg de frites discount..)

Trèves de Blabla, voici le menu:

Lundi soir :

Lundi soir je n'ai eu peur de rien, Lundi soir j'ai voulu être courageuse , Lundi soir Rox était reparti la veille à Paris et mon coeur anéanti était submergé d'un romantisme infâme qui me poussait à vouloir introduire de la couleur locale dans mon alimentation comme dernière oeuvre, reliquat artistique de notre réunion si brève.
Grave erreur.
Couleur locale en Allemagne, Nada, Niet, on oublie.

Mon zèle (aidé par les injonctions de mon entourage qui se résument aisément par un "mais intègre toi bon sang!" ) m'avait poussé à acheter les spécialités locales suivantes:

Des Semmelknödel tout prêts en sachets individuels, au rayon sec.
J'avoue avoir été un peu déroutée par l'affaire, le Semmelknödel étant une grosse boule de...pomme de terre et de pain et d'herbes...il me semble.
Toujours est-il que ma surprise fut grande lorsque j'ai ouvert le paquet et que j'ai découvert que les Semmelknödel étaient déshydratés. Ils se présentent donc sous forme de sachets plastiques ronds ,remplis d'une espèce de poudre. Une fois plongés dans l'eau, les sachets prennent du volume et leur contenu s'amalgame.
Je ne veux pas savoir comment ni pourquoi. Epargnez-moi.

Bref, Semmelknödel, Frikadellen (boulettes de viande) et choux rouge.

Très loin des dîners familiaux où les Semmelknödels sont fait maison, où on a une belle oie (enfin une volaille en tout cas..) en guise de viande, où le chou est rapé et préparé à la maison également et où, SURTOUT, le tout est accompagné d'une délicieuse sauce dont la recette m'est malheureusement inconnue.

Bref, première expérience ratée, c'était sec et mauvais. Très mauvais. Never again.

En ce mois d'Octobre pluvieux, j'ai quitté Rox pour deux ans pour m'installer en Allemagne.
Je crèche désormais dans une petite banlieue d'une ville de province allemande, dépendant des transports en commun (ie un bus qui passe toutes les 30 minutes, en semaine..) et découvre avec inquiétude que toute mon éducation culinaire (difficilement mise en place par Rox durant notre année de vie commune) va être sérieusement mise à mal.

L'absence de l'autre étant un facteur important pour le moral et le moral étant un facteur important pour l'alimentation, ce blog nous servira d'outil pour nous discipliner dans cette tâche ardue qu'est la cuisine du quotidien.